Performances
Faire corps
Ce projet prend racines dans l’intérêt et la fascination que je porte aux espaces de rencontre, de partages et d’échanges (agoras, amphithéâtres, etc : des espaces qui accueillent les rites au sens large du terme. J’ai constaté que ces espaces sont aujourd’hui souvent vides et délaissés, des sortes de ruines apparaissant comme un héritage de nos cultures. Désormais ses espaces sont dématerialisés (internet, réseaux sociaux, etc) et projettent l’image de sociétés plus individualistes, solitaires et froides.
Nous sommes dans des sociétés où les rites et rituels n’ont plus leur place.
Projet de performance
4 interprètes
C’est lors de ce type d’événement et ou contact de la musique que chacun assume sa singularité tout en se reconnnectant aux autres. Faire corps en se rassemblant autour de la musique pour aller ensemble vers un état qui nous dépasse (extase, catharsis, recherche d’un effet d’adhésion, de fusion, de transe, de jouissance).
Pourtant certains rites et comportements de groupes persistent : à savoir la fête et les soirées ayant la musiques comme vecteur principal. L’homme souhaite toujours vivre des moments hors du quotidien, hors du travail. Nous avons besoin de rythmé notre quotidien par ces expériences extra-ordinaires. Cela révèle un besoin de faire sens dans un monde qui en manque parfois.
C’est trouver la voie de l’être ensemble sous la forme d’une spiritualité sans dieux. En se connectant a un acte et des pratiques presque ancestrales on se sent moins éphémère et en liant avec quelques choses qui nous dépasse. C’est un retour au corps, à la chaire,
une sorte d’élan viscérale, une pulsion archaïque.
Faire corps est un performance composée de 4 danseurs du CNSMD qui remet en espace et en corps ce type d’expérience de transe et de catharsis collective. Cette performance ce fait en 4 étapes principales : des corps contrains presque atrophiés qui arpente l’espace de manière très rectiligne.
Dans un dernier élan la performance prend fin par un retour au souffle, à un espace temps plus concret car lié au corps, un retour à la réalité.
Peu à peu et de manière très singulière, chaque corps tente de trouver ses appuis et commence à exprimer cet élan par des petits gestes provenant de l’estomac et près du sol comme pour trouver un ancrage.
La tension monte; ces gestes prennent de plus en plus d’ampleur jusqu’a atteindre une sorte de fièvre corporelle. Cette phase d’exaltation ultime où les corps perdent tout contrôle dans un torrent de mouvemets.
- Technique de la distraction - Zoe Beloff
- Le sacre du printemps - Pina Bausch
- Tragédie - Olivier Dubois
- Folk-s Will you still love me tomorrow - Alessandro Sciarroni
- De la transe à l’extase - Ladakh
- La Danse de Nietzsche - Béatrice Commengé
- Possession, danse et thérapie - France Schott-Billmann
Références
Projet suivant
Fantasme
2 interprètes
7min
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Fantasme est une performance
qui s’appuie sur les théories de la
Gestalt, en particulier la règle de la
continuité. Ici, deux corps tentent
de rentrer en contact mais n’y
arrive jamais vraiment. L’idée étant
de frustrer le spectateur afin de
provoquer un effort de construction
mentale et de projection.
Empty boxes
7 interprètes
8min
​
La performance aborde ainsi les notions de déploiement,
dysfonctionnement et accumulation dans un espace défini et
qualifié. Les corps, anonymes, mis en mouvement, forment
un automatisme machinal semblant éternel et inépuisable.
Il affiche peu à peu certaines limites et dysfonctionnements,
présentés comme une série d’impossibilités combinatoires.
Ces défaillances se traduisent par une discontinuité visuelle
menant à l’épuisement du mécanisme.
​
Un retour en image conserve le message proposé par la
performance, à travers des visuels qui s’affichent comme
objets-témoins.
Dans ce flot continu qu’est la mondialisation, que faire des
résidus qu’elle laisse de coté ?
​
Que faire de toutes ces boîtes vides qui s’accumulent ?
​
Cette performance tend à mettre en lumière un phénomène
mondial à travers une réinterprétation à échelle humaine.
Il est ici question de mettre en espace les déplacements et
les variations rythmiques de ces conteneurs sous la forme
d’une mécanique. Substituer le «Gestus» Brechtien à la narration, c’est à dire exprimer les faits par une série de combinaisons spatiales.
Partenaires :
Ambiance Sonore :
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... ou tomber sur une ile volante
15 interprètes
20min
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Dans la cadre de la biennale du Grame : Biennale des musiques exploratoires, ma classe propose une performance qui prend sa source dans L’ile de Puta, des voyages de Gulliver.
Dans les voyages de Gulliver, chaque voyage est l’occasion d’avoir des interlocuteurs qui ne comprennent pas l’absurdité de la vie des humains et qui peuvent faire des recommandations sur ce qu’il faudrait faire pour améliorer le gouvernement et la justice. Swift organise sa satire autour de la relativité des situations humaines. De même que Gulliver, parcourant le monde, rencontre des peuples et des univers dans lesquels il se trouve subitement plongé, nous ferons surgir un petit monde qui se déploiera dès le départ dans sa globalité avant de disparaître. Trame d’espaces, d’objets, et de dispositifs, de corps, de gestes et de mouvements, et de sons réels ou inventés qui se présenteront comme une mécanique parfaite autant qu’absurde.
Partenaires :
Une mécanique spatiale :
Cette idée d’un espace actionné est l’une des directions de travail. Soit littéralement :
- Travail sur les personnages marionnettes (Xiao Hu)
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- Dispositifs transformables faisant surgir une grande table, se construisant au fur et à mesure comme une ligne (Gautier Pellegrin). Elle est support d’apparitions de l’ordre de la prestidigitation scénographique, mettant en scène des corps fragmentés (Yutong Gao)
- Soit dans la chorégraphie : par des actions/gestes/ déplacements qui fonctionnent comme un ballet mécanique.
Pour ma part je me suis attardé sur la production d’une ambiance musicale. Je me suis questionné sur les moyens de faire ressentir ou en tout cas imaginé au public des sensations de phénomènes physiques : gravitation, pesanteur, lévitation, etc. Je me suis donc intéressé au rôle spatialisant et à la physicalité de la musique.
Le travail sonore s’articule autour de deux axes :
- une ambiance sonore qui réagit et se développe en lien avec les actions : pour faire lien entre différents moments ou au coeur des actions mêmes, comme l’un des éléments dramaturgiques (par exemple sur l’errance/flottement des absents, ou dans le travail avec les balles)
- des dispositifs en mouvements pouvant prendre la forme d’onomatopées visuelles et plastiques. Ces éléments purement spatiaux sont activés ou déployé et ont pour enjeux de donner corps au son. Ils entrent en écho avec les personnages marionnettes.